Un regard sur l’Egypte

Samedi 12 Septembre 2020-00:00:00
' Michèle Foulain

Le disque brillant, dans le noir du ciel, ne laisse aucun doute, nous sommes bien une nuit de pleine lune, et comme souvent, elle s’accompagne d’insomnie.

Je n’ai jamais su si ces difficultés à dormir étaient liées, ou pas, à mon signe zodiacal, après tout un signe d’eau est sans doute sensible à l’attraction de l’astre nocturne...

Å moins que ce ne soit une hypersensibilité qui exacerbe les émotions, ces nuits-là.

Quoiqu’il en soit quand le sommeil nous fuit, que Morphée nous refuse ses bras, que ses pavots soporifiques s’éloignent de nous, on pense ...

On pense à quoi ? Me direz-vous ...

Entre autres à cette année 2020 qui nous a fait basculer dans un monde étrange, où nos libertés chèrement acquises, ne sont plus que souvenirs.

Pourtant, en apparence, on pourrait penser que rien n'a changé, nous accomplissons les mêmes gestes au quotidien, mais tout se complique quand nous devons sortir, ou rencontrer nos semblables.

Un petit carré de tissu nous isole, nous éloigne des autres, moche et inconfortable, mais rendu obligatoire par la crise sanitaire, dans la rue, dans les magasins, nous nous ressemblons tous, fantômes égarés de cette année inédite.

En France, la rentrée des classes a été maintenue, malgré tout, malgré toi, funeste virus.

Et nos enfants, à leur tour, se sont vu imposer les masques.

Pauvres bouts de choux, fini les câlins avec les copains, les copines, se tenir à bonne distance, telle est la règle... Je n’ose imaginer ce qui se passe dans nos chères têtes blondes, ce qu’on exige d’eux est contraire à leur développement affectif.

Si seulement toutes ces précautions s’avéraient suffisantes, mais tu restes là Covid de malheur...

Mais si je passe cette nuit d’insomnie à réfléchir à cette situation Dantesque, j’aurais bien du mal à rester positive.

Une seule solution, fermer les yeux et te retrouver dans mon âme, ma merveilleuse Egypte.

Je me suis laissée dire qu’il faisait encore beau et chaud près de toi, c’est peut-être une des raisons pour laquelle l’épidémie semble régresser, bien qu’on nous dise, que tu résistes à toutes les températures monstrueux petit virus.

Pour tenir bon, je me rêve dans l’avion qui m’emmènera jusqu’à toi Masr, comme toujours je réserverai un siège près d’un hublot, pour ne rien perdre des côtes alexandrines, dès leurs apparitions, mon cœur battra la chamade, et je suis sûre que je ne pourrai retenir mes larmes lorsque le commandant de bord annoncera Cairo-Airport.

Une épreuve, quelle qu’elle soit, se surmonte en imaginant l’après,..

Et l’après, c’est toi Masr, toi et l’amour qui nous lie... il me faut juste un peu de patience... as sabr !

S’il y a bien une chose que cette sinistre période nous aura appris, c’est que rien n’est jamais acquis, aucune souffrance n’est jamais inutile, et celle-là nous aura montré où sont nos vraies valeurs.

Qui sait si nous n’en sortirons pas meilleurs...Insha Allah

Tahya Masr !

Ana masriya !